Nous souhaitions faire un petit retour sur le confinement, qui fut pour les personnes que nous accompagnons et pour nous le plus dur moment de la crise sanitaire.
Du jour au lendemain, toutes les structures – ou presque – ont fermé. Les personnes exilées se sont trouvées sans soutien, démunies, sans le minimum vital pour survivre qui leur était nécessaire, dans un climat général anxiogène comme chacun sait.
Dans l’urgence, nous avons tenté de nous adapter pour pallier les manques et avons fait de la distribution alimentaire, des maraudes, des aides financières d’urgence, un nombre invraisemblable d’impressions (pour les attestations dérogatoires de déplacement, qui pendant longtemps n’étaient autorisées que sur papier, les personnes que nous accompagnons n’ayant ni imprimante, ni les possibilités de rédiger seules une telle attestation ; mais aussi pour les devoirs en continuité pédagogique).
Notre public s’est soudainement élargi : des personnes que nous n’avions jamais vues sont venues demander de l’aide, elles étaient privées d’emploi, de ressources ; des violences éclataient dans les foyers ; des traumatismes refaisaient surface durant le confinement – le vocabulaire de la guerre n’est pas évocateur de la même chose pour une personne qui ne l’a pas connue et pour une personne qui en est d’ores et déjà marquée à vie…
Nous avons tenu comme nous le pouvions, avec nous-mêmes une équipe de bénévoles fortement réduite, puisque dès le début de la crise, la moitié de nos bénévoles étaient alitées, en quarantaine, frappées par le COVID, ne laissant que 3 personnes debout dans les locaux.
Nous avons eu peu de temps pour remercier toutes les personnes qui nous ont permis de tenir : pour l’incroyable mobilisation qui s’est faite en des temps records, chaque fois que nous avons appelé à soutien, chaque fois que nous avons dit que nous n’y arrivions plus. Vous avez été des centaines à être là, de près ou de loin, ami.e.s ou anonymes, à nous apporter de la nourriture, à coudre des masques pour nous, à nous donner de l’argent, de quelques euros à plusieurs centaines, chacun de vos dons a été si précieux, vous avez envoyé des mots pour nous donner de la force, et mobilisé vos réseaux pour que nous puissions traverser cette crise et continuer.
Nous n’aurions rien pu faire sans vous, merci d’avoir été là, merci d’être là.
Merci à chacune et chacun de nos bénévoles ; merci à chaque personne valentinoise passée donner son temps, un bout de son placard, de son frigo, déposer un chèque ; merci à chaque personne drômoise ou ardéchoise qui a fait du lien dans ses réseaux, notamment pour accueillir des jeunes qui étaient à la rue ; merci aux associations partenaires ; merci aux personnels des lycées, aux enseignant.e.s, aux infirmières, aux assistantes sociales qui ont déployé une énergie considérable ; merci au groupe Vinci et à la Fondation Vinci pour la Cité ; merci à la fondation du Crédit Mutuel ; merci aux Restos du Coeur de la Drôme ; merci à notre traducteur incroyablement généreux Mohammad Qasim ; merci à ISM Interprétariat ; merci à notre équipe de volontaires qui ont fait des vidéos pour expliquer les choses : Alhassane, Saïdou, Yves, Ibrahima, Zamarai, Azeezullah ; merci à Algena qui prend soin de notre local ; merci à Flora, notre si talentueuse et généreuse graphiste ; merci surtout et avant tout à toutes les personnes qui nous font confiance chaque jour.